De l’usine AZF, il ne reste rien à ce jour. Même pas la grande tour rouge et blanche qui avait pourtant résisté à l’explosion. La végétation n’a jamais reconquis ces hectares de terre enlevée pour dépollution puis rapportée. Au centre approximatif de ce désert artificiel, une butte de terre et un ultime bâti de béton sont protégés par des grillages. Des vestiges sous scellés qui ne disparaîtront qu’après le dossier de justice définitivement clos.
Avec la présence de la Société nationale des poudres et explosifs, la SNPE, le vieux monde industriel qui faisait le décor du pôle chimique de Toulouse est encore un peu là. Cette usine, la plus proche d’AZF, n’a pas été déménagée mais, concession aux habitants, la production de phosgène, le carburant de la fusée Ariane, y a été arrêtée. Pour le reste des lieux, fallait-il que Total reconstruise sur place son outil et ses emplois ? Difficile politiquement pour le maire Philippe Douste-Blazy (UDF à l’époque) d’encourager une telle solution, quel que soit le manque à gagner pour la ville.
C’est Pierre Fabre, patron des laboratoires du même nom, qui lui apporte une solution sur mesure : créer un «canceropôle», mélange de clinique et de recherche. Le bâtiment sort de terre. D’autres labos, une antenne universitaire, devraient petit à petit venir occuper cette immense friche plate. Les unités high-tech envisagées en remplacement des 450 emplois perdus se font attendre et c’est le grand vide qui saute encore aux yeux. Mais du tertiaire tout