Quand les historiens observeront la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils étudieront d’abord sa politique d’immigration. Elle constitue - et c’est un des apports essentiels du livre magistral que nous présentons aujourd’hui - la ligne de force du sarkozysme appliqué.
Une «rupture» certes, mais dont les effets sont loin d’être positifs, - comme le montre l’ouvrage - pour l’économie, la démographie, l’intégration ou le développement du Sud.
Pour qui a suivi le parcours de l'actuel président, ce n'est pas une surprise. Il faut relire ses discours depuis sa présentation du projet de loi de 2003 sur l'immigration. En juin 2005, lors de la convention de l'UMP sur le sujet, son propos est clair : «Je veux passer d'une immigration subie à une immigration choisie… Il faut d'abord retrouver la maîtrise quantitative des flux.» Tout y est. Sous l'impulsion du ministre puis du Président, il y eut trois lois. Depuis son élection il y eut la mise en œuvre de cette politique, sans états d'âme, par le fidèle Brice Hortefeux… Du chiffre, des quotas, des expulsions brutales, des familles déchirées et la mobilisation de la machine administrative française, préfectures en tête, dans ce processus. Seules la justice et l'Education nationale résistèrent à cet enrôlement au service de cette idéologie en marche. Grâce notamment à la mobilisation citoyenne. Finalement, les militants associatifs de RESF sont le seul contre-pouvoir qui s'est dressé face au ministère Hortefeux. Fra