Des parapluies et une poignée de pancartes. Ils sont une petite vingtaine ce mercredi après-midi à protester devant le ministère de la Santé. Tous sont médecins, ils ont obtenu leur diplôme à l'étranger et souhaitent exercer leur métier en France.
«La loi de 2004 nous oblige à passer un concours en France pour obtenir l'équivalence. Sur le principe, on n'a rien contre, c'est tout à fait normal de vérifier nos connaissances, explique posément Rym, bientôt 30 ans et diplômée depuis cinq ans de la faculté de médecine d'Alger. «Sauf qu'en pratique, selon les spécialités, il y a très peu — voire aucune — place à l'issue du concours.» Deux exemples: 10 postes pour 200 candidats en médecine générale, cinq places pour les 300 gynécologues-obstétriciens inscrits.
«Et aucun poste ouvert en réanimation depuis trois ans!», bondit une jeune femme, cachée derrière son parapluie rose. Elle est arrivée de Tunisie en 2005. Et depuis, elle travaille dans un service de réanimation d'un hôpital de la région parisienne. «Sur ma carte de séjour, il y a écrit "Etudiant". Alors qu'en réalité, j'assume des responsabilités équivalentes à celles d'un chef de service!»
Tous dénoncent «l'hypocrisie » du gouvernement. «Dans les hôpitaux, il y a une pénurie criante de personnel. Nous, on est là, volontaires, disposés à travailler et voilà comment on nous traite, dit Tigran 29 ans, de nationalité arménienne. Au mieux, on nous emploie deux