«On ne peut pas faire comme si de rien n'était.» A l'image de ce ponte, proche du ministère de l'Intérieur et de l'Elysée, interrogé hier soir par Libération, les réactions dans les rangs de la police et de la sécurité rapprochée étaient prudentes et pragmatiques après la révélation de plusieurs menaces de mort contre des personnalités politiques. Certes, «ce n'est pas l'affolement général ou la psychose AZF», assure un haut responsable en référence au groupe - jamais identifié -- qui proféra des menaces d'attentats ferroviaires en 2004, mais «une bastos [une balle, ndlr] qui remonte à l'Elysée, ça fait désordre».
Quelle que soit leur origine, «ces lettres ne doivent pas être prises à la légère», estime Daniel Rémy qui dirige un groupe assurant la protection de hautes personnalités. «Tout est possible. On peut avoir affaire à un plaisantin, un malade mental, à quelqu'un qui est déterminé à aller jusqu'au bout de sa logique absurde.»
Sans remonter aux assassinats des présidents Sadi Carnot en 1894, Paul Doumer en 1932 ou aux attentats de l'OAS contre de Gaulle en 1962, plusieurs voix rappelaient hier soir l'affaire Maxime Brunerie pour souligner la complexité des menaces qui peuvent peser contre des personnalités. Le 14 juillet 2002, cet étudiant proche de l'extrême droite avait tenté d'assassiner Jacques Chirac sur les Champs-Elysées à l'aide d'une l'aide d'une carabine .22 Long Rifle qu'il avait préalablement cachée dans un étu