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grand angle

Reine de pique

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La Péruvienne Conchita Cintron, qui s’était imposée dans la tauromachie à cheval, à pied et en beauté, s’est éteinte à Lisbonne à l’âge de 86 ans.
publié le 4 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mars 2009 à 6h51)

Elle avait 86 ans, la maladie d'Alzheimer, la dent dure et l'humour froid. Conchita Cintron, la légendaire rejoneadora (torera à cheval) des années 1940 est décédée chez elle, à Lisbonne, le 17 février. Arrêt cardiaque. Tout récemment, elle accusait les jeunes toreros d'aujourd'hui, sauf José Tomas, de toréer «comme des ordinateurs». Elle ajoutait que le public des arènes était ignorant et «qu'il fallait l'éduquer». Comment ? «En ne le laissant pas entrer.» Elle était entrée dans la tauromachie par la porte de sa première communion à Lima, au Pérou. Son père, un ancien militaire de Puerto Rico sorti de l'académie de West Point, et sa mère, Américaine du Connecticut d'origine irlandaise, fille du naturaliste Hyatt Verrill, lui achètent un cheval. Elle s'inscrit à une école d'équitation où le rejoneador portugais Ruy da Camara l'initie à la tauromachie à cheval. Comme le matador basque Diego Mazquiriàn «Fortuna» lui enseigne la tauromachie à pied. Le maestro mexicain Chucho Solorzano alias «la statue qui torée» découvre la jeune fille et la lance dans le métier.

Corsaire et voilette

Conchita débute dans les arènes d’Acho à Lima. Comme elle n’a que 14 ans, il lui est interdit de tuer le toro. Son père accepte difficilement qu’elle s’engage dans une carrière professionnelle. Il y met une condition : qu’elle apprenne le français comme les dames de la bonne société péruvienne. Elle ne fera pas. A cheval, Conchita torée d’a