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Libération

Deux sous de sens pratique

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publié le 7 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 mars 2009 à 6h51)

La crise sans criser. Les Français n'ont pas le moral, mais face aux bouleversements ils se révèlent de fins tacticiens de leur quotidien. Ipsos sonde chaque mois depuis Noël 3 000 consommateurs européens. C'est-à-dire depuis que la crise financière a fait dérailler le train de la croissance et de la consommation. Et à ces consommateurs-là, explique Joachim Soetard, directeur du développement, on ne raconte plus d'histoires. «Les Français ne croient pas à une issue rapide, ils disent qu'on est installés dans la crise pour plusieurs années.»

D'où ce travail à l'oeuvre qui fait bouger de façon sismique les comportements. Parce que si le moral est bas, le sens tactique, lui, est au plus haut. La chute du pouvoir d'achat ? Les gens ne la subissent pas sur un mode régressif, dit encore Ipsos : «On ne voit pas de déconsommation absolue. Mais plutôt un rééquilibrage. Une interrogation en permanence sur l'attitude responsable, la légitimité de chaque produit.» Le consommateur ne se pose pas en victime de son budget. Mais il essaie de tenir la barre et «il se crée des marges de manoeuvre».

Pas facile toutefois, lorsque l'on vit, comme c'est le cas d'un Français sur deux, avec moins de 1 500 euros par mois. Le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) relève en mars que ces classes dites moyennes, parce qu'elles se situent au milieu de l'éventail des revenus, vivent comme jamais «sous pression». Dans cette tranche de revenus, une personne sur deux