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Libération

«Le nom de Colonna m’a été soufflé»

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Procès . Des déclarations du commando confortent la défense du berger de Cargèse.
publié le 7 mars 2009 à 6h51

La défense d'Yvan Colonna a marqué des points vendredi. Les avocats ont fini par extirper à des membres du commando ayant dénoncé le berger de Cargèse une explication. S'ils l'ont mis en cause, c'est «pour protéger d'autres gens».

Joseph Versini, 51 ans, condamné à quinze ans de prison pour la seule attaque de la gendarmerie de Pitrosella en 1997, a été libéré il y a six mois et a rejoint son élevage de porcs et salaisons à Cristinace. A la barre, cet homme longiligne au visage taillé à la serpe a du mal à convaincre avec ses phrases toutes faites et identiques à celles de la défense : «Les policiers m'ont soufflé le nom d'Yvan Colonna», «l'étanchéité en garde à vue, y en avait pas», «fallait mettre sept noms dans le groupe». Il a donné les noms de ses comparses et les a maintenus jusqu'à son procès en 2003. Colonna sermonne Versini d'un ton dur : «Alors on m'accuse à tort, je suis recherché et vous dites rien. Pourquoi ce silence ?» Versini a compris : «Parce qu'y avait d'autres gens que nous sur l'action, c'est peut-être pour les protéger».

A son tour, Didier Maranelli, 45 ans, ancien comptable au physique de pilier de rugby qui purge vingt ans de réclusion pour l’assassinat du préfet Erignac, et premier du commando à passer aux aveux, les justifie par sa «peur incommensurable» en garde à vue : «J’ai été contraint de rajouter un X [aux 5 X membres du commando, ndlr] et de mettre le nom d’Yvan Colonna dessus. En tant que cofondateur du gr