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Libération

Sur les bancs du lycée, en état d’ébriété

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Les jeunes fument moins mais boivent davantage.
publié le 7 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 mars 2009 à 6h51)

Avec l'argent de poche que sa mère lui donne pour le déjeuner, Thomas (1) va, «une ou deux fois par semaine»,«se mettre une mine» avant de retourner en cours. Whisky, vodka, bière, vin rouge, toujours accompagné d'un de ses camarades. Ce lycéen de 18 ans, en terminale S dans les Yvelines, dit s'ennuyer en cours. En revanche, «quand on a bu, c'est beaucoup plus marrant. On se tape des délires sur le prof, sur les gens…» Il flambe un peu : «Je tiens très bien l'alcool», et dit n'avoir jamais vomi en cours, ne jamais s'être fait «griller» par un prof. Une fois, un conseiller principal d'éducation (CPE) lui a dit qu'il «puait l'alcool», mais ce n'est pas allé plus loin. «C'était un vendredi après-midi, juste avant les vacances de Noël. Il n'avait aucune preuve de toute façon.»

Vigilance. La question de l'alcool au lycée revient au rythme des comas éthyliques. Mais, au-delà des excès, le phénomène est largement banalisé. «Notre société fait toujours, à tort, la différence entre la drogue et le vin de papa», déplore Mireille Pesso, une infirmière qui fait des actions de prévention dans les établissements scolaires des Hauts-de-Seine. Ajouté à cela, les commerçants aux abords des lycées, qui ne sont pas forcément attentifs à l'âge de ces adolescents qui, à midi, achètent des bouteilles d'alcool fort. «Ils ne demandent jamais leur carte d'identité et reconnaissent vendre de l'alcool à des moi