Pierre Alessandri, 50 ans, qui tenait à Cargèse la distillerie de plantes aromatiques de ses grands-parents, a endossé à nouveau, hier, la paternité de l'exécution du préfet Erignac, comme depuis 2004. Il a connu à 17 ans Yvan Colonna, originaire du même village et l'a fait travailler sur son exploitation en 1980-82. Engagé dans la Cuncolta et dans le syndicalisme agricole, Pierre Alessandri a été dégoûté du mouvement en 1995 puis a constitué, en 1997, avec d'autres déçus du nationalisme, «un groupe clandestin et terroriste» baptisé «les anonymes» , qui a attaqué une gendarmerie à Pietrosella puis abattu le préfet de Corse. Condamné à la perpétuité en 2003 comme co-auteur de l'assassinat du préfet Erignac, tout comme le chef du commando Alain Ferrandi, Pierre Alessandri était considéré jusqu'en 2004 comme le conjuré présent sur la scène de crime en protection du tireur en fuite Yvan Colonna. Il s'est à nouveau désigné, hier, comme l'exécuteur devant la cour d'assises spéciale de Paris qui juge en appel le berger de Cargèse, «puisque ça peut aider la défense d'Yvan Colonna» , dit Alessandri. «Je veux dire de façon solennelle et ce sera la dernière fois : Yvan Colonna n'a jamais fait partie de notre groupe, n'a jamais participé à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella ni à l'assassinat politique du préfet Erignac», réaffirme-t-il.
«Brodé». D'un ton las, Alessandri doit s'expliquer sur les raisons qui l'ont poussé à accuser en