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RECIT

Squatteurs des beaux quartiers au bord de l'expulsion

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Poursuivis par la propriétaire de l'immeuble qu'ils occupent illégalement, des jeunes, proches du collectif Jeudi noir, ont vu leurs (maigres) comptes en banque saisis.
par CORDÉLIA BONAL
publié le 10 mars 2009 à 18h14
(mis à jour le 10 mars 2009 à 18h14)

Début de semaine difficile au 69, rue de Sèvres, à Paris. Les huit occupants de l'immeuble se sont retrouvés avec leurs comptes en banque bloqués, une amende de plus de 50.000 euros sur le dos et la crainte de se faire expulser dès la fin de la trêve hivernale, le 15 mars.

Précision : lesdits occupants sont squatteurs, proches du collectif Jeudi noir, qui milite contre le mal-logement et a déjà plusieurs occupations d'immeubles vacants à son actif. Précaires (étudiants ou jeunes actifs), âgés de 20 à 28 ans, ils n'ont guère plus de 500 ou 600 euros pas mois sur leur compte.

L'histoire, «ubuesque», «aberrante» de l'avis de tous les interlocuteurs contactés, dure depuis maintenant près d'un an. Le 1er avril 2008, six jeunes, en attente d'une place en logement social ou en cité universitaire et découragés de ne pas trouver de logement à portée de leur bourse, jettent leur dévolu sur cet immeuble des beaux quartiers faisant face au Bon Marché. 250m2 sur cinq étages, vides depuis dix ans. Au rez-de-chaussée, la pharmacie a fermé ses portes il y a sept ans, quand la propriétaire de l'immeuble a cassé le bail.

53.525 euros d'amende

«L'immeuble était très dégradé. On a refait l'électricité, la plomberie, les peintures, installé le téléphone et Internet», raconte Jean-Marc, étudiant en journalisme. Les nouveaux venus, qui mettent un point d'honneur à afficher sérieux et courtoisie, sont bien acceptés par le voisinage, pourtant pas réputé des plus libertaires dans le très chic VIe arrondisse