Menu
Libération

Après le centre éducatif fermé, direction la prison

Article réservé aux abonnés
A 13 ans, Brian a connu tous les dispositifs existants. Sans succès.
publié le 17 mars 2009 à 6h52

A 13 ans, Brian (1) joue déjà dans la cour des grands. Celle de la prison d'Orléans. Fin février, le procureur de la République a procédé à la révocation de son sursis avec mise à l'épreuve pour «non-respect des obligations». Cette décision, confirmée par le tribunal pour enfants, s'est traduite par un emprisonnement ferme de quinze jours, en mars. Il lui était reproché d'avoir fugué d'un centre éducatif fermé pour la troisième fois en quelques mois. «Ses parents donneraient deux reins pour lui, explique Jérôme Castelli, l'avocat de Brian. Ils défendent et protègent leur bambin, sans doute maladroitement.»

«Vols». En deux ans, l'adolescent, qui ne sait ni lire ni écrire, totalise quatorze inscriptions au casier judiciaire représentant une trentaine d'affaires. «Il n'y a jamais de violence. Ce ne sont que des vols de faible importance, précise l'avocat. Pourtant Brian ne manque de rien. Il ne vole pas pour manger et ses deux sœurs sont tout à fait intégrées. Le problème ne vient donc pas d'un univers familial violent ou indigent.» Me Castelli admet que la justice a fait le maximum avant d'envisager cette incarcération. «La décision n'a pas été prise sur un coup de tête. Tout le monde s'est interrogé sur la pertinence d'un placement en milieu carcéral. Mais il fallait bien fixer des règles.» En deux ans, tous les moyens existants ont été déployés : centre éducatif fermé, centre éducatif renforcé, placement en famille d'accuei