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TRIBUNE

Europe : la santé à l’envers

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par Anne Ferreira
publié le 17 mars 2009 à 6h53

La question de l’accès aux soins est un sujet primordial, malheureusement peu pris en compte dans le cadre du projet HPST. Les inégalités d’accès aux soins sont certes pointées mais les propositions du gouvernement n’apportent pas de réponses suffisantes. Cette absence de réponse forte est d’autant plus inquiétante qu’elle se situe dans un contexte d’aggravation de la pénurie des professionnels de santé.

Cette situation n’est pas unique en Europe. Au niveau communautaire, des Etats sont incapables de faire face aux besoins de certains secteurs de la santé. Plusieurs études font état de fortes disparités dans le traitement de diverses maladies. L’espérance de vie d’une femme atteinte d’un cancer varie ainsi entre un à neuf ans selon les Etats membres.

Ce constat aurait dû inciter la Commission européenne à demander aux Etats membres d’assurer une égalité d’accès aux soins entre tous les citoyens de l’Union européenne, en fixant des objectifs améliorant la prise en charge des patients selon les besoins identifiés dans les Etats membres.

Ce n’est pas la voie aujourd’hui choisie par l’Europe qui lui préfère la libre circulation des patients et des professionnels de santé. Si la directive «relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers» aujourd’hui en débat au Parlement européen était votée en l’état, il serait désormais possible pour chaque patient européen d’aller se faire soigner dans le pays et l’hôpital de son choix. Chacun compre