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Libération

Quand l’urgence s’éternise

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publié le 17 mars 2009 à 6h52

Y a-t-il eu faute ? Manque de chance ? Comment savoir, puisqu’il ne se passe rien. Paul, 6 ans, est mort le 2 avril 2008. Et, manifestement, ce n’est pas une priorité pour la justice de savoir si cette mort était évitable.

Dans une école de Villejuif (au sud de Paris), vers 13 h 45, Paul fait du sport. Il se sent mal. La directrice attend un peu, puis appelle sa mère. Une heure plus tard, les pompiers sont contactés. Partis de la caserne d'Ivry, à 14 h 51 selon le PV des enquêteurs, pour une mission «personne malade» sans autre précision, ils arrivent à l'école à 15 h 04. Selon leur premier bilan, l'état de l'enfant nécessite une assistance médicale. Les pompiers étant partis dans un simple véhicule de «secours aux victimes», demandent un équipage médicalisé. A 15 h 15, celui-ci reçoit un ordre de départ pour l'école pour un «malaise persistant chez un enfant».

Arrivé à 15 h 26, le médecin urgentiste note aussitôt que la tension artérielle de l’enfant est effondrée, et constate une urgence cardiologique extrême. Il téléphone, alors, à la régulation pompier, qui organise une conférence téléphonique à trois avec le Samu 94.

On pourrait penser que tout va s’accélérer. Or, tout traîne. Ce n’est qu’une heure et demie plus tard, que le Samu 94 conduit l’enfant au CHU du Kremlin-Bicêtre, situé à cinq minutes de l’école. Plus de deux heures après le premier appel.

Au CHU,Paul aurait fait un arrêt cardio-ventilatoire. Les parents sont informés de graves lésions au cerveau.