On les appelle les «mercenaires». Ils font de brèves missions. Souvent ce sont des anesthésistes et des chirurgiens. «Appelés au coup par coup par des sociétés privées d'intérim médical, ces médecins volants interviennent pour pallier les déficits d'effectifs médicaux dans les hôpitaux publics, plus rarement dans des cliniques privées», racontent les auteurs du Livre noir des hôpitaux (lire ci-dessous).
«Foraine». Leur avenir ? Il est florissant, car ces mercenaires prospèrent sur le déficit de médecins dans certains petits hôpitaux qui n'arrivent pas à recruter. On les voit ainsi travailler dans ces hôpitaux qui ont récemment fait parler d'eux, comme à Saint-Affrique dans l'Aveyron, ou à Carhaix dans le Finistère. Mais ils exercent aussi dans des hôpitaux généraux de taille importante. Ces médecins volants sont, en tout cas, largement payés, autour de 1 000 euros par jour, avec souvent en plus l'hébergement. Puis ils repartent vers d'autres missions.
«On n'a pas le choix», nous disait récemment un directeur d'un petit hôpital du centre de la France. «On n'est pas très regardants sur leur situation, on prend ainsi des anesthésistes du public qui vont faire des extras, alors que leur statut ne le leur permet pas. Tout le monde est au courant, mais nous n'avons pas les moyens de dire non.» «Ce sont des voyous», s'énerve le docteur Michel Levy, patron du Syndicat national des anesthésistes réanimateurs, scandalisé parce qu'il su