Elise, 3 ans, écartelée entre son père français et sa mère russe qui l'a enlevée à plusieurs reprises, n'est pas un cas isolé. Chaque année, au ministère de la Justice, une vingtaine de magistrats et fonctionnaires chargés de la médiation familiale internationale traitent entre 200 et 250 dossiers de «déplacements illicites d'enfants» (chaque dossier pouvant porter sur plusieurs enfants), soit depuis la France vers un autre pays, soit l'inverse.
Si l'on prend en compte les familles qui, résignées ou pensant pouvoir régler la situation par elles-mêmes, ne signalent pas leur situation à la justice, «on est plus près des 450 à 500 dossiers», estime Laurence Teboul Mayer, avocate en droit de la famille, spécialisée dans les divorces internationaux.
«Agir au plus vite»
Les cas d'enlèvement au sens pénal du terme, comme cela est arrivé le 20 mars à Elise, avec violences sur le père, restent rares. En général, l'enfant est récupéré par le parent qui n'a pas la garde à la sortie de l'école, ou il est «gardé» à l'étranger à la faveur d'un droit de visite, pendant les vacances.
Pour éviter d'en arriver là, la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a annoncé que la signature des deux parents serait bientôt obligatoire pour une sortie de territoire ou pour l'obtention d'un passeport pour un enfant. Cette mesure devrait figurer dans le projet de loi sur l'autorité