Menu
Libération

La fabrique d’un présumé coupable

Article réservé aux abonnés
C’est la chronique d’un nouveau fiasco judiciaire. D’une enquête qu’on disait «fulgurante» et qui ne cesse de perdre pied.
Manifestation à Paris le 31 janvier pour la libération de Julien Coupat. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
publié le 16 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 avril 2009 à 6h51)

C’est la chronique d’un nouveau fiasco judiciaire. D’une enquête qu’on disait «fulgurante» et qui ne cesse de perdre pied.

Dernier suspect écroué dans l’affaire des sabotages des lignes de TGV, Julien Coupat, 34 ans, mis en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» est maintenu en détention après le rejet de trois demandes de remise en liberté, dont la dernière fin mars. Il termine son sixième mois de détention.

«Sa détention provisoire se prolonge en dehors des règles de droit, s'indigne Me Irène Terrel, son avocate. Il n'a pas de casier judiciaire, les faits qui lui sont reprochés sont des dégradations qui n'ont rien à voir avec du terrorisme. Non seulement aucun élément matériel n'a été retrouvé, pas de trace d'ADN, ni d'empreinte, mais les faits sont revendiqués par d'autres, en Allemagne !» Un collectif antinucléaire d'outre-Rhin a, en effet, revendiqué les actions de sabotage et ce dès le 10 novembre.

Le manque de preuves et la volonté de maintenir l’accusation de terrorisme provoquent lentement la dérive du dossier. Dernier exemple en date: le juge d’instruction a consacré ses derniers interrogatoires à l’analyse de L’insurrection qui vient, un petit livre publié sous la signature du Comité invisible en 2007, et dont Julien Coupat est soupçonné d’être l’auteur.

«Deal». Jeudi dernier, Eric Hazan, l'éditeur à «la Fabrique» de L'insurrection qui vient a été interrogé durant trois heures p