Mohamed Koné, citoyen ivoirien, n'a quasiment jamais vu son fils, âgé de quatre ans et né en Seine-Saint-Denis. Il commence à désespérer de la justice française, incapable d'assurer son droit de visite. «Tout le monde me félicite pour ma patience, mais certains attendent que je commette un acte irréparable pour en finir.» Hier devant la cour d'appel de Paris, la mère de son enfant, française d'origine togolaise ne s'est pas, une fois de plus, présentée.
Les juges aux affaires familiales ont l'habitude des pataquès entre parents séparés. Mais celui-là dépasse l'entendement. Né en avril 2005, le petit Tallil a été reconnu par sa mère à la maternité du Blanc-Mesnil, puis par son père à la mairie du Bourget. Après leur séparation, la mère invente un faux père de substitution, déclarant sur PV à la police : «Mohamed Koné pense que mon fils est de lui mais il n'est pas le père. C'est un mythomane.» Elle a depuis reconnu devant les services sociaux avoir voulu «effacer le père». Mais Mohamed Koné peine toujours à rectifier l'identité de son enfant, toujours au nom du faux père, en dépit d'une décision de justice le rétablissant dans sa légitime paternité.
Avis. La mairie du Bourget, en charge de l'état civil, campe sur le faux patronyme. Parce que les parents de la mère sont employés municipaux ? Mohamed Koné frappe à toutes les portes. En novembre 2008, le parquet de Bobigny lui répond : «La rectification sollicitée excède notre domaine de compétence.»