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A la barre

AZF : une contre-expertise totalement sous influence

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Catastrophe . A l’audience, une hypothèse arrangeante pour Total.
publié le 18 avril 2009 à 6h51

TOULOUSE, de notre correspondant

Pour ne pas risquer de se retrouver d’accord avec son contradicteur, il suffit souvent d’un peu de bonne volonté. Une illustration de cette philosophie élémentaire des cours de justice vient d’être donnée durant cette huitième semaine du procès AZF à Toulouse.

Lune. Après les leçons de chimie, les cours de géologie. La salle d'audience est priée de ne pas bailler. Pour une fois, les experts judiciaires et les sachants de la défense sont à peu près d'accord : il y a eu un seul «événement» sismique. La thèse rigolote d'un essai nucléaire sous une colline voisine n'a pas été retenue. Sans jamais rire, le président Le Monnyer s'est autorisé à la juger «farfelue». Un ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique est même venu écarter comme une vieille lune l'hypothèse d'une météorite chutant sur le hangar 221 le 21 septembre 2001 à 10 h 17. Mais le sismologue de Paris-VI, Christian Camerlynck, a tout de même animé l'audience de jeudi. «Vous aviez admis dans un premier rapport de 2006 que la détonation avait pu se produire d'est en ouest, remarque le président Le Monnyer. Or, vous nous dites aujourd'hui qu'elle aurait pu partir de l'ouest.» L'universitaire cité par la défense explique qu'il a seulement «approfondi [ses] travaux» et «réinterprété» ses résultats.

La société Grande Paroisse - filiale de Total et propriétaire de l'usine - a d'abord passé un premier contrat avec son labo pour qu'il é