Ils habitent dans des yourtes. Et cela ne va pas de soi pour tout le monde. Ce sont des tentes rondes joliment aménagées, avec parquet flottant, petits tapis. Trente-cinq mètres carrés au sol, les lits dans un coin. Un poêle chauffe l'ensemble. La porte est basse et le visiteur se cogne la tête en entrant. Mi-mars, une manifestation a été organisée contre leur «expulsion», programmée par Jean-Paul Barrière, maire de la commune de Bussière-Boffy, 320 habitants. Alertées par Internet, 300 personnes du village et des alentours y ont participé. Un autre rassemblement est prévu aujourd'hui (lire ci-contre).
Marionnettiste. Ils vivent dans un coin perdu du Limousin : six familles et douze enfants en bas âge. C'est un grand champ où se trouvent un potager, des chênes, et en marchant en contrebas, plusieurs étangs. Ses habitants y ont trouvé «un mode de vie simple, sans transport, où les enfants sont tout le temps dehors», explique Alex, la quarantaine. Autour de lui, ils ont entre 30 et 40 ans. Il y a là un ouvrier agricole, un marionnettiste, une éducatrice, un enseignant en disponibilité. Ils touchent le RMI, ou les allocations d'intermittents du spectacle. Ils ne paient pas de taxes d'habitation ou pour les ordures ménagères. Ils sont propriétaires de leur terrain. Certains sont là depuis quinze ans, d'autres il y a un an à peine. Ils ont décidé de poser leurs valises après des itinéraires plus ou moins radicaux. L'un était chez les «écolowarriors», l'autre s