Lors de la séance photo, on ne sait plus trop qui a prononcé l'expression «clown amer» pour définir une pose de Raphaël Haddad. Mais il a souri. Vingt-quatre heures plus tard pourtant, il dit au téléphone : «Ça ne me plaît plus.» A raison. Car si la formule résonne, elle ne peut s'appliquer à lui, le président de l'Union des étudiants juifs de France. Malgré sa très médiatique et inédite sortie la semaine dernière : coiffé d'une perruque multicolore, il a lancé un nez rouge au visage de l'Iranien Ahmadinejad à la tribune de la conférence de l'ONU sur le racisme, à Genève. Car Raphaël Haddad n'est pas un clown. Raphaël Haddad n'est pas amer.
Quelques jours après, il est en revanche toujours en colère contre le «cirque» – d'où le nez rouge – de Durban II. «Comment peut-on laisser une telle réunion être présidée par la Libye ? Etre préparée par des pays comme Cuba ? Comment un type raciste et homophobe comme le président iranien peut-il ouvrir les débats d'une conférence contre le racisme ? En entrant dans ces instances, le but de ces Etats, c'est de pervertir les mots, les valeurs, les notions.» Lui, si calme et réfléchi dans son costume noir, s'enflamme et s'emporte. Il frappe des mains la table de ce café de Pigalle, à deux pas du siège de l'UEJF. Le voilà virulent contre Kouchner qui a assuré que la conférence était une victoire. Contre Hubert Védrine aussi qui estime que «si l'on constate que nos valeurs occidentales universelles ne s