Fichiers de police et vidéosurveillance restent des préoccupations majeures de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui rendait public hier son rapport d'activité 2008. Le «dossier marquant» de l'année fut la tentative du ministère de l'Intérieur de recycler le vieux fichier des Renseignements généraux (RG) en une version Edvige (exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) qui s'étendait aux enfants de 13 ans et ajoutait des éléments privés sur les adultes. La Cnil avait «mis en garde le gouvernement au sujet des données "sensibles" (informations relatives à l'origine raciale ou syndicale, à la santé et à la vie sexuelle ou encore aux opinions politiques, à l'activité syndicale ou aux convictions philosophiques ou religieuses des personnes) ou qui avaient trait aux mineurs». Le gouvernement avait fini par reculer et par retirer le décret. Pour le remplacer par un autre rebaptisé Edvirsp (exploitation documentaire et valorisation de l'information relative à la sécurité publique) dont le décret est en cours d'élaboration : «La nouvelle mouture du texte d'Edvirsp présentée par le gouvernement tient compte des réserves que nous avions émises», souligne la Cnil qui n'en dit pas plus.
Inflation. La haute autorité de l'informatique remarque que les citoyens s'inquiètent de plus en plus de leur fiche de police, puisque 2 516 personnes ont demandé l'an passé à en connaître le contenu de f