Menu
Libération

Le chiffon rouge des examens

Article réservé aux abonnés
Universités . Fillon brandit la menace d’interventions policières.
publié le 15 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 mai 2009 à 6h51)

La Conférence des présidents d'université (CPU) a demandé hier que «cessent toutes les formes d'exploitation politique de la situation, d'où qu'elles viennent, et que personne ne mette de l'huile sur le feu». Pensait-elle à la déclaration du Premier ministre ? Hier dans le Figaro, François Fillon a tonné : «J'ai dit aux présidents d'université que nous ferions intervenir les forces de l'ordre à chaque fois qu'ils le demanderaient.» Le Premier ministre réduit le mouvement universitaire au refus de «l'autonomie», une formulation ubuesque. Et demande à sa ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse d'examiner «le report des examens en septembre et l'organisation des épreuves hors de l'enceinte des universités bloquées». Deux propositions irréalistes, puisque seules les universités et les universitaires sont en droit et en mesure d'organiser les examens.

Cette volonté de «dramatisation» est dénoncée par la CPU qui souligne que «seul un petit nombre d'universités sont réellement bloquées». Un décompte du ministère montre qu'environ 60 000 étudiants de six universités (Caen, Grenoble-III, Paris-III, Paris-IV, Paris-X et Toulouse-II) sont concernés par ce type de situation, confirmant l'analyse de la CPU. La coordination nationale des universités et une intersyndicale (Unef, Snesup, CGT, SLU, SLR) appellent à valider le semestre, ce qui laisse penser que les solutions seront trouvées par les universitaires afi