C'était un changement réclamé de longue date par tout le milieu associatif. La veille de la Journée mondiale contre l'homophobie, la ministre de la Santé a annoncé à Libération qu'elle venait de saisir la Haute Autorité de santé (HAS) «afin de publier un décret déclassifiant la transsexualité des affections psychiatriques de longue durée». La question avait été évoquée au sein du gouvernement, mais même les plus optimistes des militants LGBT (lesbiens, gays, bi et trans) hésitaient à croire à une annonce.
«Trouble». Qu'est-ce qui va changer ? Les trans ne seront plus… dérangés. Ce n'est qu'un geste, mais dans les liens historiquement complexes entre psychiatrie et transexualisme, ce décret devrait apporter, enfin, un peu plus de clarté. Et surtout de liberté. Aujourd'hui, selon le ministère de la Santé, «les personnes qui souffrent de trouble précoce de l'identité de genre, les transsexuels ou transgenres, peuvent bénéficier de l'exonération du ticket modérateur pour les soins et traitements au titre de l'affection longue durée n° 23 (ALD 23) "affections psychiatriques de longue durée"». Or, les transsexuels ressentent cette admission en ALD 23 «comme très stigmatisante». Et pour cause, puisque, pour ces derniers, elle introduit une confusion entre transidentité et affection psychiatrique. «Cette problématique est d'autant plus d'actualité que cette année la transphobie est le thème de la Journée mondiale de l