C'est un mouchoir jetable taché de sperme et vieux de vingt-cinq ans qui a réveillé l'enquête sur un crime non résolu, un de ces Cold case exhumé depuis l'apparition récente de deux grands tueurs en série en France et l'avancée de la science en matière de génétique. Trahi par son ADN retrouvé sur ce mouchoir jeté à côté de la victime, Philippe L., 46 ans, ferrailleur déjà condamné pour des violences a été arrêté jeudi dans l'Essonne et interrogé en garde à vue sur le meurtre d'une des «filles de la N 20».
Le 7 août 1983, un agriculteur de Bruyères-le-Châtel (Essonne) découvre dans un champ, non loin de la route nationale 20, le corps de Pascale Lecam, 21 ans, dénudée, étranglée, torturée avec un tournevis, le crâne défoncé à coup de pierres. La trace de cette Bretonne, étudiante à Paris, se perd la veille au pub Saint-Germain en compagnie d’un inconnu. Le portrait-robot et les planques ne mènent à rien. Clos en 1988, le dossier criminel a été prescrit dix ans plus tard.
La révélation au début du XXIe siècle de l'existence de deux criminels en série qui ont sévi en France dans les années 1980-1990, le chauffeur d'autocar Emile Louis qui fit disparaître des filles de la Ddass dans l'Yonne et le tueur de jeunes filles vierges des Ardennes Michel Fourniret, ont poussé police et justice à se pencher sur des meurtres non élucidés. La patronne de la police judiciaire, Martine Monteil, monte en 2006 un Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP