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Libération

Contre Sarkozy, toute critique est interdite

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publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

Le 27 février 2008, P.L., 47 ans, a «perturbé» un contrôle d'identité gare Saint-Charles, à Marseille, parce qu'il a «vociféré» à l'encontre des policiers, en les désignant du doigt : «Sarkozy, je te vois, Sarkozy, je te vois.» Une amende de 100 euros a été requise hier à son encontre devant le tribunal de police de Marseille, pour «tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d'autrui». Le tribunal, présidé par un juge de proximité, rendra son jugement le 3 juillet.

P.L. n'est pas poursuivi parce qu'il a prononcé le nom du président de la République. Mais en vertu d'une jurisprudence remontant à 1875, selon laquelle la simple «manifestation bruyante» et la volonté de «se montrer désagréable», même «sans user de terme offensant», suffisent à caractériser l'aspect injurieux. Voilà ce qu'a expliqué à l'audience l'officier du ministère public.

«Ridicule». Selon elle, P.L. «n'est pas un humoriste ou un philosophe», même s'il lui arrive de donner des cours de philosophie, mais bien un «perturbateur indésirable», comme l'ont désigné les policiers qu'il a importunés, alors qu'ils n'étaient «que deux» à effectuer un contrôle d'identité sur «deux jeunes». Selon les policiers, l'infraction aurait duré cinq minutes. L'officier du ministère public a donc répété avant l'audience la phrase «Sarkozy, je te vois» en se chronométrant. Conclusion :