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Libération

L’Elysée ne laisse rien passer

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Les affronts, petits ou grands, sont régulièrement sanctionnés. Exemples.
publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

Ils sont venus manifester, dire leur énervement, se plaindre et, parfois, insulter. A chaque fois, Sarkozy, ministre ou président, était la cible. Et même lorsqu'il est absent, c'est toujours lui qu'on vise. Voilà ce qu'il en coûte. Nous sommes en février 2004. Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé sont en campagne pour les élections régionales, au forum des Halles, à Paris. Attroupement, bousculades, slogans hostiles, sifflets. Et repli vers le commissariat local. «Retourne en Chine espèce de Hongrois!» lance Christophe Birot, «anarchiste des rues, pas vraiment bobo», selon son avocat, Jean-Yves Chabanne. En direction des policiers, le même Birot lâche : «Enculés.» A l'époque, son avocat plaide qu'il insulte un «candidat en campagne», non un ministre en exercice. Le tribunal le condamne à un mois de prison ferme. Commentaire de la robe noire : «Je préfère un Birot qui pousse des cris à quelqu'un qui pose des bombes.»

Février 2004, toujours, même motif, même punition. Un mois ferme, itou, pour cet homme de 21 ans, qui avait lancé «Sarkozy, va niquer ta mère» alors que le ministre de l'Intérieur Sarkozy était en visite à Hautepierre, un quartier difficile de Strasbourg. Le jeune homme est jugé en comparution immédiate pour «outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique». Son avocate, Sabine Perrin Zink, explique que son client n'a pas proféré d'injures à l'enco