Seules quelques universités restent perturbées. Dans les autres, on tente de rattraper les cours pour que les étudiants passent leurs examens. Après seize semaines, le mouvement s’achève dans l’amertume. Avec pour les uns l’impression de s’être battu pour rien ou presque, pour les autres d’être les victimes d’une grève qui n’a pas su s’arrêter.
Christine : enseignante à Bordeaux-III
«Je sens la fin du mouvement. C’est très dur car on n’a rien obtenu de substantiel. On est amer, avec un sentiment d’impuissance et de gâchis vis-à-vis des étudiants. L’impression aussi que seule la violence interpelle ce gouvernement - voyez les agriculteurs, les gardiens de prison. D’un côté, la ministre dit que l’université est la priorité, d’un autre côté, elle laisse pourrir le mouvement. La réalité, c’est une destruction de l’université. La suite ? Sans doute les étudiants relanceront-ils un mouvement, mais pas les universitaires. Chez nous, ils se sont divisés autour des modalités d’action - lorsqu’on a prôné la "neutralisation" du semestre. Une division très profonde et je crois, durable. D’après moi pourtant, si seul le premier semestre comptait pour valider l’année, ce serait plus équitable que ces examens organisés à la hâte, dont les modalités varient suivant les enseignants.»
Laetitia : étudiante à Paris-IV
«Les cours reprennent lundi. Puis il y aura les examens fin juin. On est très angoissés. On n’a eu qu’un cours au second semestre. Il y en a eu ensuite sur Internet mais pas dans toutes les disciplines. En plus, on n’a pas pu pratiquer à l’oral, est-ce