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Libération
POUR MEMOIRE

L’affaire Halimi entre huis clos et mauvaise publicité

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Justice . Le mensuel «Choc» publie une photo de la victime torturée.
publié le 22 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 mai 2009 à 6h51)

Ainsi, du procès Fofana on ne connaîtra que des bribes et des incidents d'audience bien anecdotiques en comparaison de l'enjeu posé par ce fait divers. Le dernier incident en date est-il d'ailleurs une conséquence indirecte du huis clos imposé par la loi et assumé par la justice ? Le magazine Choc (un mensuel édité par la société SCPE) a publié en couverture de son numéro de juin une photo d'Ilan Halimi, la victime du «gang des barbares», prise par ses ravisseurs et envoyée à ses parents afin d'obtenir une rançon. L'image, qui figure au dossier d'instruction, montre le jeune homme juif le visage couvert d'un papier adhésif de couleur argent, un pistolet tenu par une main gantée posée sur la tempe. Au bord de son nez, non couvert, apparaissent des traces de sang séché. Choquées par cette publication, la mère et les deux sœurs d'Ilan Halimi avaient assigné la semaine dernière le magazine pour «atteinte à l'intimité de la vie privée». Elles avaient été suivies par le parquet de Paris qui avait ouvert une enquête préliminaire.

«Voyeurisme». Fait rarissime, la justice a ordonné mercredi soir le retrait des kiosques de Choc, en vente depuis le 15 mai. Les avocats du magazine ont aussitôt fait appel, l'audience se déroulera ce matin. Si la décision était confirmée, la SCPE devra payer 200 euros d'astreinte pour tout exemplaire vendu à partir de 14 heures aujourd'hui, ainsi que 40 000 euros à la famille Halimi. Selon la substitut du procure