Je viens de passer deux jours dans un centre de rétention, pour un projet de film. Ce dont j’ai été le témoin m’a écœuré.
Il est toujours impressionnant de voir des êtres humains privés de liberté mais ce qui est insupportable là-bas c’est la raison pour laquelle ces gens sont enfermés. La raison pour laquelle ils seront ensuite renvoyés «chez eux» dans un pays que certains ont quitté depuis des années et dans lequel ils n’ont plus aucune attache. Qu’ils travaillent, paient des impôts ou aient fondé des familles, cela ne leur donne aucun droit.
Ils ne rentrent pas dans le cadre de cette «immigration choisie» dont se gargarise Nicolas Sarkozy. Ils sont victimes de la loi du chiffre. Nous sommes rentrés dans l’ère de la rentabilité à tout prix. La culture, la médecine, l’éducation, tout doit être rentable. L’immigration aussi ! On se fixe un objectif chiffré et on se félicite ensuite de l’avoir atteint.
Ces hommes et ces femmes ne sont plus expulsés parce qu’ils perturbent le bon fonctionnement de notre société mais simplement pour respecter des quotas. Des vies sont détruites dans l’indifférence générale.
Il n’est pas question de vouloir, comme l’affirme avec démagogie Eric Besson, régulariser tous les sans-papiers, mais il s’agit de traiter avec humanité des gens qui non seulement ne font de mal à personne mais qui sont, pour certains, parfaitement intégrés dans la société française. De considérer le cas de chacun avec attention en prenant la mesure des ravages que peuvent provo