Faire en sorte «que le débat ne soit pas confisqué par les experts». C'est le but défini hier par Jean Leonetti, lors de l'ouverture à Marseille du premier forum citoyen des Etats généraux de la bioéthique, destinés à alimenter la future révision de la loi de 2004. «D'habitude, poursuit le député UMP des Alpes-Maritimes, la loi se fait dans les cabinets ministériels, se valide en Conseil d'Etat, est présentée au Parlement… La loi sur la bioéthique doit échapper à ce mécanisme.» D'où l'idée de ces forums : sur scène, un panel de seize personnes pose des questions à des experts (médecins, chercheurs, juristes), avant de rédiger une charte de propositions. Pour Jean Leonetti, il s'agit «de sortir de l'urgence et de la réaction pour entrer dans la durée et la réflexion». Et d'éviter «la fausse démocratie de l'opinion de l'instant».
Hypocrisie. Hier, à Marseille, on parlait recherche sur les cellules souches embryonnaires. Faut-il l'interdire, avec des dérogations, comme actuellement, ou l'autoriser, sous restrictions ? Le débat démontre l'hypocrisie du dispositif actuel : la recherche sur les embryons français est interdite, mais il est permis d'en importer… On apprend aussi que les recherches sont moins chères sur des embryons humains (gratuits) que sur des embryons de primates (payants). Autre curiosité : la destruction des embryons ne fait pas débat ; la recherche, si. Et pourquoi les dizaines de milliers d'embryons