Menu
Libération
portrait

Alain Stoffen, scientophobe

Article réservé aux abonnés
Ce professeur de piano belge de 48 ans fut un adepte de l’Eglise de scientologie, avant de dénoncer les méthodes de la secte, dont le procès en France s’achève aujourd’hui.
publié le 17 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h53)

Voilà bientôt un mois que, assis sur les bancs du tribunal correctionnel de Paris, on frémit au récit des méthodes de la scientologie. Dizaines de milliers d'euros escroqués, intimidations, humiliations, épuisement psychologique et physique à coups d'interrogatoires policiers, d'heures de sauna, de vitamines en surdose… Mais qui peut bien se laisser faire ça ? Las, ce procès pour «escroquerie» contre la secte se termine aujourd'hui, et si les éléments tirés de l'enquête semblent solides et étayés, les parties civiles, elles, sont restées désincarnées. Désistées, absentes ou en larmes. Détruites. Y a-t-il quelque part un ex-scientologue en état de témoigner ?

C’est toujours le même qui s’y colle, Alain Stoffen, 48 ans, professeur de piano et compositeur, évadé de la scientologie depuis 2001. Lui n’est pas directement concerné par l’actuel procès (1). Il attend toujours le sien, à l’instruction depuis 2002. Entre-temps, il a écumé les plateaux télé, écrit un livre (2) et reste, à une ou deux autres exceptions près, le seul ex-adepte à s’exprimer à visage non masqué.

Certes, il dit trop de fois qu'il n'a «pas peur» pour que cela ne ressemble pas à un mantra. Et nous fait tant jurer qu'on fera «attention» en écrivant qu'on se retrouve pétrifié face à l'écran. Prudent, pudique. Mais bavard, c'est notre chance. Ce même besoin de communiquer, ce «désir d'être reconnu» qui l'a poussé, il y a vingt-cinq ans, dans les bras de «l'organisation»

Les plus lus