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Essais nucléaires: «L'Etat français reconnaît enfin sa responsabilité»

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Jean-Luc Sens, vice-président de l'association pour les victimes des essais nucléaires français, affiche une satisfaction mesurée alors que le parlement examine ce jeudi un projet de loi qui prévoit des indemnisations en masse.
Un essai nucléaire sur l'archipel de Mururoa en 1970 (AFP)
par Julien LALOYE
publié le 17 juin 2009 à 15h33
(mis à jour le 17 juin 2009 à 18h58)

Jean-Luc Sens se bat depuis 2001 pour que soit reconnu le droit à l'indemnisation des militaires et des civils exposés aux essais nucléaires menés en Polynésie française et au Sahara. Après des années de négociations avec le ministère de la Défense, ce dernier a enfin consenti à déposer un projet de loi qui prévoit d'indemniser les victimes directes et indirectes des 210 essais nucléaires menés par la France entre 1960 et 1996.

Après neuf ans de lutte, l'association Aven (association pour les victimes des essais nucléaires), que vous représentez, doit être satisfaite de voir son combat reconnu ?

Il est vrai que le projet de loi relatif à la réparation des conséquences sanitaires des essais nucléaires français qui sera examiné aujourd'hui à l'Assemblée marque une avancée profonde dans la prise en compte d'un problème ignoré par l'Etat Français pendant des années. Pour la première fois, l'Etat reconnaît la notion de causalité entre les essais nucléaires, (210 en tout, atmosphériques et sous-terrains) et toutes les maladies pathologiques radio-induites, alors qu'il y a encore un an, il ne voulait reconnaître sa responsabilité que dans le cas d'accidents directement liés aux essais. De plus, ce n'est plus à la victime de prouver que sa maladie est due aux essais nucléaires, mais à l'Etat de démontrer qu'e