STRASBOURG, envoyé spécial
En France, tous organes confondus, il y a eu près de 5 000 greffes en 2007, avec 13 000 personnes en liste d’attente. Et près de 200 patients sont morts, faute d’avoir pu bénéficier à temps d’une greffe. Dès lors, comment s’opposer à cette technique chirurgicale qui redonne vie à ceux dont l’avenir aurait été bien limité ? D’autant que les greffes marchent. Les patients vont bien, sans subir un traitement chronique trop lourd. Le cadre législatif ne fonctionne pas trop mal : sur ces points, les lois sur la bioéthique reposent sur un cadre clair que nul ne remet en cause. Avec l’anonymat, la gratuité, mais aussi le principe du consentement présumé du donneur.
A-côtés. Dans ces conditions, on pouvait se demander de quoi allait se nourrir le dernier forum citoyen des états généraux de la bioéthique, qui avait lieu, hier, à Strasbourg, et qui portait sur «les prélèvements et greffes d'organes». De fait, au-delà du consensus fort sur les grands principes, apparaissent les petits à-côtés des pratiques, ces détails qui sont loin d'être anodins, mais qui grippent parfois l'application des grands principes.
Par exemple, la gratuité du don : tout le monde est d'accord pour éviter le risque de marchandisation du corps humain. Pour autant, peut-on s'arrêter là ? Ne faut-il pas réfléchir au dédommagement des donneurs vivants, ces personnes qui donnent un bout de moelle osseuse, un rein, un morceau de leur foie ? «Aujo