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A la barre

Procès Courjault : «Elle a décidé du sort des bébés, les a tués froidement»

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Au terme de son réquisitoire, l'avocat général a réclamé dix ans pour cette femme qui a congelé ses enfants.
par PATRICIA TOURANCHEAU envoyée spéciale à Tours
publié le 17 juin 2009 à 19h47

A l'issue de deux heures trente d'un réquisitoire implacable contre Véronique Courjault, l'avocat général Philippe Varin a finalement réclamé la peine de dix ans d'emprisonnement pour les assassinats de ses trois bébés. Il a retenu la circonstance aggravante de « préméditation » : «On a voulu faire de Véronique Courjault un cas d'école du déni de grossesse, pas responsable donc pas coupable. Ce procès a failli déraper», lance-t-il en référence à l'hypothèse du professeur Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg, «venu nous dire ici, avec une certaine exaltation, qu'il peut s'agir de morts involontaires et donc plus de crimes. Or, Véronique Courjault a dit 9 fois dans ce dossier qu'elle les a tués, étranglés».

Philippe Varin ne cesse d'incendier l'accusée, d'ironiser sur ses «mensonges» à son mari et à sa famille, sur sa connaissance de son état de grossesse, sur ses stratagèmes pour cacher ses kilos en trop sous «des vêtements amples». «Mais aussi se garder de toutes relations sexuelles avec son mari les trois derniers mois», la meilleure preuve à ses yeux «du degré de conscience dans lequel Véronique Courjault a prémédité ses crimes».

Il stigmatise avec un certain mépris «sa façon de duper son entourage», mais aussi ses juges à son procès : «Une partie d'elle se souvient, l'autre ne se souvient pas… Je vous demande d'être vigilants sur la valeur des propos de Mme Courjault