Dénégation, dissimulation et mensonges contre déni de grossesse, la guerre fait rage entre les «véritables» experts psychiatres qui ont examiné Véronique Courjault et quatre «sachants» de poids cités lundi comme témoins. Le professeur Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg, qui milite pour une reconnaissance du «déni de grossesse» comme pathologie mentale, a même expliqué que «la femme qui s'accouche toute seule doit appuyer très fort sur la tête de l'enfant pour le sortir» et que ce geste de Véronique Courjault «par pression des deux mains sur la face du bébé a pu provoquer les lésions et l'asphyxie» de ses enfants.
Il s'agirait donc d'homicides involontaires, d'accidents mortels ou de blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ? Me Henri Leclerc voyait déjà s'effacer les crimes de sa cliente. Mais le président Georges Domergue a réclamé en urgence un rapport aux professeurs Lecomte et Loizel, experts légistes et gynécologue, qui ont balayé l'hypothèse : «Ce geste obstétrical n'a pas pu provoquer l'asphyxie mécanique des deux nouveau-nés qui ont respiré, ni le fracas facial ni les lésions naso-buccales» constatées lors des autopsies.
«Clivage». Exit donc l'accident, reste le triple meurtre. Encore faut-il les comprendre. Mais les deux collèges de psychiatres censés éclairer la cour ont plongé hier les jurés, le public et même l'accusée, l'air de plus en pl