C’est certainement un problème de vocabulaire. Le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, Eric Besson, assure que le «délit de solidarité» n’existe pas. Une peine d’au moins cinq mois de prison avec sursis a pourtant été requise, le 17 juin, au tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron) contre le ressortissant guinéen, avec papiers, Salimou Fofana, au motif qu’il a occasionnellement hébergé, de temps en temps nourri et en tout cas conservé quelques documents administratifs de son compatriote, sans papiers, Baya Namingui. Si ce n’est pas là l’art de la solidarité, ce doit être du cochon.
Fifrelin. Dans son réquisitoire express de moins de deux minutes, le substitut du procureur de la République de Rodez, Eric Camous, n'a d'ailleurs à aucun moment évoqué une quelconque qualité de passeur ou de trafiquant de clandestins concernant Fofana. Ce dernier, 45 ans, marié avec enfants, manutentionnaire dans une grande entreprise agricole, explique tout simplement qu'il n'aurait jamais songé à demander le moindre fifrelin à Namingui. Sa faute, selon le parquet ? N'avoir pas laissé ledit Namingui à la rue et le ventre vide quand il passait le soir à la maison. Sa très grande faute ? L'avoir aidé alors qu'il le savait pertinemment en situation irrégulière puisque conservant son dossier de demande d'asile auprès de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Devrait donc être retenu du réquisit