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LE BAC VU PAR

Et si on refaisait la conférence de Brioni ?

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L'historien Fabrice D'Almeida a planché sur l'un des sujets d'histoire-géo proposés ce mercredi matin aux candidats au bac. Exercice de style totalement libre. Voici sa copie.
par Par FABRICE D'ALMEIDA, historien et essayiste
publié le 24 juin 2009 à 14h55
(mis à jour le 24 juin 2009 à 14h55)

Fabrice D'Almeida, historien enseignant à Paris II Assas et co-auteur, avec Anthony Rowley, du livre Et si on refaisait l'histoire, s'est prêté au jeu proposé par Libération.fr: plancher sur l'un des sujets de l'épreuve d'histoire-géo du bac. Avec en ligne de mire: se faire plaisir, laisser libre cours à l'imagination. L'idée n'est pas de proposer un corrigé du bac mais un exercice de style, sans aucune contrainte.

Sujet choisi: L'étude de texte sur l'extrait de communiqué de Brioni, publié à l'issue de la rencontre entre Nasser, Nehru et Tito le 19 juillet 1956. (Lire le texte en version pdf ici)

Que trois dirigeants d’horizons aussi différents que Nehru, Tito et Nasser décident de se retrouver dans une jolie petite île au large de l’Istrie, voilà qui pouvait étonner les journalistes en cette année 1956. Certes, à Bandoung l’année précédente, un rapprochement s’était esquissé afin de fédérer les pays qui refusaient l’alternative géopolitique entre communisme du Bloc de l’Est et capitalisme du monde occidental. Mais le rassemblement paraissait fragile.

Or, le 19 juillet 1956, au terme de la discussion, un idéal politique a émergé, celui du non-alignement. Et de fait, les trois figures qui ont produit le texte final du communiqué s’inscrivent toutes en rupture. Tito, l’hôte de la réunion sur cette île où il apprécie de prendre ses vacances, tout le premier.

Dirigeant de la résistance communiste contre l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, le maître de la Yougoslavie a abandonné le stalinisme et créé son propre modèle de développement. Il rejette les fantasmes soviétiques sur l’industrie lourde,