En recrutant des animatrices «Bleu blanc rouge», le fabricant français de cosmétiques Garnier et le spécialiste suisse du travail temporaire Adecco se sont bien rendus coupables de discrimination raciale à l'embauche, a confirmé la Cour de cassation.
Les faits, qui remontent à 2000, concernent le recrutement d'animatrices pour des opérations de promotion de produits capillaires fabriqués par Garnier, filiale de L'Oréal. Districom, filiale d'Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax adressé à sa maison-mère que les animatrices devaient être «BBR» (bleu, blanc, rouge), en allusion aux couleurs du drapeau français.
Alertée par une salariée de Districom, l’association SOS Racisme avait attaqué les trois sociétés en justice, ainsi que plusieurs de leurs cadres.
Au cours de la procédure, l'auteur du document, Thérèse Coulanges, avait expliqué qu'il s'agissait d'une consigne pour recruter des personnes sachant «s'exprimer correctement» en français. Mais plusieurs témoignages d'employés de Districom avaient affirmé que «la consigne +BBR+ signifiait +pas de noir» et «pas d'arabe».
En première instance, le 1er juin 2006, le tribunal avait relaxé tout le monde en estimant que les poursuites avaient «été engagées à partir de suppositions et d'approximations».
Mais, le 6 juillet 2007, la cour d’appel de Paris avait viré de bord et condamné Garnier, Adecco et Ajilon à payer chacun 30.000 euros d’amende pour avoir subordonné u