Depuis le début du bac, Libération.fr propose à diverses personnalités de plancher sur les épreuves. Pas pour faire un corrigé en bonne et due forme, non, plutôt un exercice libre, sans contrainte ni de fond, ni de forme.
Voici la «copie» de Pascal Cauchy, maître de conférence à Sciences Po Paris, auteur notamment du «dictionnaire de la Russie», Larousse (2008).
Nous avons le goût des anniversaires. Autant que les futurs bacheliers profitent de cet appétit national de commémorations et de célébrations. Après 1968 vient… 1969. Et voilà que défilent les images en noir et blanc de l’épilogue de la geste gaullienne après la bourrasque de 1968 qui vit le triomphe, in fine, du gaullisme. Avec De Gaulle rien n’était simple.
En 1969 les mots avaient un double sens. Le référendum était un plébiscite, pour ou contre De Gaulle, la démission prenait l’allure d’une abdication, la retraite avait l’image de l’exil. Bientôt Malraux viendrait dresser pour la postérité la statue du commandeur. On put penser que les Français seuls, avaient, à leur propre usage et une fois pour toute, taillé dans la pierre de leur histoire – leur Mont Rushmore- le visage du général De Gaulle ; il est sympathique de trouver sous la plume d’Henry Kissinger, patron de la diplomatie américaine sous Richard Nixon, un portrait aussi fidèle du modèle hexagonal dressé pour l’avenir.
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