Elle tient un mouchoir rose à la main, dans lequel elle renifle comme une petite fille. C'est la dixième fois que le président lui demande «pourquoi», la dixième fois qu'elle cache son visage dans le mouchoir et sanglote. C'est sa seule réponse. Satya S. (1), 41 ans, a enlevé un bébé dans une maternité, le 25 août 2005. L'enfant a été retrouvé sain et sauf par la police douze heures plus tard. Mais aujourd'hui, quatre ans après les faits, personne, ni sa famille ni le tribunal ni les parties civiles ne semble encore «comprendre» le geste de Satya. Pendant l'enquête, des témoins l'ont décrite comme menteuse»,«manipulatrice»,«insupportable»,«médisante». Même son mari, qui dit pourtant lui avoir pardonné sa «grosse bêtise», a expliqué qu'il ne sortait «que des mensonges de sa bouche».
A la barre de la cour d'assises de Pontoise (Val-d'Oise), lundi et mardi, Satya semble trop bien correspondre à cette caricature de «méchante». Habillée à la mode teenager, les cheveux bruns teintés de mèches blondes, les traits durs et tirés, elle alterne : un coup les pleurs, un coup les regards noirs et agressifs. Accusant tour à tour un ex, un interprète ou des policiers d'être responsables de son «malheur». Pour son avocate qui dit vouloir plaider «la souffrance d'une femme en mal d'enfant», l'affaire n'est pas gagnée.
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