TOULOUSE, de notre correspondant
«Ce n'est pas parce que je ne sais pas, parce que je ne comprends pas, que cela n'existe pas.» En une phrase et moins d'une heure et demie, l'avocat d'AZF avait bouclé sa plaidoirie. Concluant hier quatre mois de procès, Me Daniel Soulez-Larivière a rajouté une couche de brouillard sur un dossier qui n'a déjà pas brillé par sa transparence. AZF, soit la société Grande Paroisse, filiale du pétrolier Total, est-elle responsable de l'explosion de son usine toulousaine le 21 septembre 2001 qui a tué 31 personnes et causé quatre milliards d'euros de dégâts dans la ville ? C'est en tout cas la thèse de l'accusation. Ces quatre mois d'audience ayant arrosé à l'extincteur la piste hypothétique d'un attentat, il s'agissait pour la défense de ne pas laisser seule vivante la thèse d'un mélange accidentel de chlore et de nitrate, produit d'un laisser-aller général en matière de sécurité, renforcé par un recours systématique à la sous-traitance.
Double explosion ? Le public de la salle Jean-Mermoz à Toulouse a pu se sentir frustré. Il s’attendait à une plaidoirie offensive, mordante et belliqueuse de l’illustre avocat. Lequel l’a jouée plus fine. L’accusation a été infichue de proposer un scénario vraisemblable de ce cataclysme ? Plutôt que de l’accabler, l’avocat en a rajouté dans l’interrogation philosophique. Le simple mélange de chlore et de nitrate n’a pas été prouvé, a-t-il relevé, ni même que les ouvriers de tel