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Le contrôle au faciès démontré par A + B

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A Paris, un Noir ou un Maghrébin a plus de chance de se faire contrôler par la police qu'un Blanc. Pas vraiment surprenant mais une étude vient d'en faire la démonstration.
par C.B.
publié le 30 juin 2009 à 18h47
(mis à jour le 30 juin 2009 à 18h47)

«Contrôle au faciès», «délit de sale gueule», «profilage racial», quels que soient les termes que l'on préfère retenir, c'est une réalité en France. A grande échelle. Une étude menée par deux chercheurs du CNRS et rendue publique ce mardi vient apporter la démonstration scientifique de cet état de fait jusqu'alors ressenti mais non quantifié. Selon cette étude, un Noir a six fois plus de chances d'être contrôlé par la police qu'un Blanc, un Arabe (ou perçu comme tel) 7,8 fois plus.

Les chercheurs, Fabien Jobard et René Levy, dont l'étude a été financée par une fondation américaine, l'Open society institute (créée par le milliardaire Georges Soros) se sont concentrés sur les opérations de police menées entre octobre 2007 et mai 2008 dans deux espaces parisiens: à la gare du Nord et à Châtelet-les-halles.

«Les policiers perpétuent des stéréotypes»

L'observation s'est faite en deux temps. Première phase, des observateurs placés aux points d'accès de chacun des sites ont passé au crible les passants, en recensant plusieurs critères: âge, sexe, origine, vêtements, gros sac ou non (dans la perspective du plan vigipirate). Une fois définie cette «population de référence», les observateurs ont suivi les policiers pour scruter 525 contrôles, en relevant les mêmes critères.

Résultat: plus que sur les comportements des gens, les policiers se