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Libération
TRIBUNE

Notre justice doit s’aligner sur les autres démocraties

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publié le 30 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 30 juin 2009 à 6h53)

Depuis près de vingt ans, je dénonce les misères de cette justice pénale française, génératrice de scandales et de drames qui s’ajoutent aux tragédies : après les affaires de Bruay-en-Artois, Ranucci et Villemin, celle des médecins de Poitiers, l’affaire Roman, Outreau, etc. ; l’infirmité de l’instruction à la française qui fait d’un juge un «faux juge» puisqu’il est à la fois joueur et arbitre ; la grande sottise de ces pertes de temps qui consistent à traiter de la même façon les affaires dans lesquelles la culpabilité ne posant aucun doute est reconnue et celles où elle est contestée. Le caractère insupportable du mode de présidence des débats à l’audience publique qui suscite l’interrogation des observateurs anglais : «Comment se fait-il qu’il y ait deux procureurs sur la même estrade, le président et l’avocat général ?» Avec pour le justiciable, cette impression déplorable qu’il va être jugé par celui qui le pousse dans ses moindres retranchements pour l’accuser.

Et puis voilà qu’en l’espace de six mois, sous la pression politique et grâce à la sagesse d’une commission qui n’est certes pas constituée de diables progressistes, tout cela vole en éclats : suppression du juge d’instruction, introduction du «plaider coupable» dans les affaires criminelles, disparition du président- procureur pour instaurer un président-arbitre.

Par quel miracle ? Les effets retards d'Outreau ? Il a suffi d'une goutte d'eau, à savoir un mandat d'amener stupidement délivré et brutalement exécuté