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Libération
Reportage

Un accident «tout à fait prévisible»

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Le niveau de sécurité «lamentable» était déjà dénoncé par les Franco-Comoriens.
publié le 1er juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 1er juillet 2009 à 6h51)

Pas de cris, pas de pleurs. Juste des visages tendus au regard résigné… A l’aéroport de Marignane, à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille (Bouches-du-Rhône), les familles de Comoriens touchées par l’accident de l’Airbus A 310 de Yemenia se tiennent à l’écart et laissent leurs représentants répondre aux journalistes.

«Alerte». Parmi eux, Elisabeth Saïd, conseillère municipale (PS) de Marseille, estime que ce crash «était tout à fait prévisible», la communauté comorienne ayant «déjà alerté les autorités à plusieurs reprises» sur l'état des avions qui assuraient la dernière partie du voyage entre Sanaa, au Yémen, et Moroni, ainsi que sur le traitement réservé aux Comoriens à l'escale de Sanaa. «Malgré nos alertes, personne n'a réagi, déplore Elisabeth Saïd. Le drame d'aujourd'hui ne me surprend donc qu'à moitié». Selon Saïd Ahamada, président de la chambre de commerce franco-comorienne, «une manifestation avait même été organisée devant l'agence Yemenia de Marignane, en août 2008, pour dénoncer le prix trop élevé des billets, le niveau de sécurité déplorable des ces vols et les conditions d'attente des passagers à Sanaa». Sans résultat. «A l'époque, poursuit-il, ils s'étaient engagés à abaisser les tarifs, à réduire l'attente à Sanaa et à améliorer l'accueil. Depuis, la durée de l'escale avait été raccourcie, mais nous attendions toujours une amélioration sur les deux autres points».