Menu
Libération

Un médecin mis en examen après la mort d’un détenu

Article réservé aux abonnés
Prison. En 2005, Jamel Nivet, qui avait consommé de la méthadone sans être toxicomane, mourait d’un arrêt du cœur.
publié le 10 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 10 juillet 2009 à 6h52)

Le 9 octobre 2005, Jamel Nivet, qui venait d'être transféré à la maison d'arrêt de Tours, mourait à 22 ans d'un arrêt du cœur dans sa cellule. L'homme qui, selon l'enquête, n'était pas toxicomane avait consommé de la méthadone prescrite par le médecin de la prison. «La prescription incluait du Tiercan et de l'Atarax. La dose de méthadone était graduelle : 30 ml puis 40 et 50 ml. Le protocole n'a visiblement pas été respecté. Préalablement aucune analyse d'urine n'a été faite, précise Christophe Moysan, l'avocat de la famille Nivet. La consommation de méthadone (qui sert de produit de substitution) peut être extrêmement dangereuse lorsqu'on n'est pas toxicomane. Ça conduit à la mort. Pour quelles raisons avait-il accès à ces produits ?»

Proche de la retraite, le médecin mis en examen pour «homicide involontaire» a quitté ses fonctions. D'après son avocat, Boualem Bendjador, «il est très affecté par cette affaire, il ne parlera pas». Une source proche de la maison d'arrêt défend le praticien : «Il a fait un travail remarquable auprès des détenus. Le problème, c'est que l'on se retrouve aujourd'hui sans médecin-chef. Plus personne n'ose prendre la responsabilité.» La demande de soins est pourtant constante : l'infirmerie recense chaque jour 80 passages de prisonniers.

Au-delà du cas du médecin, la maison d'arrêt pourrait être la cible de l'avocat de Jamel Nivet : «Son compagnon de cellule a évoqué les plaintes de Jamel qui a, semble-t-il, a