Son regard bleu perçant, si typique des Caucasiens, dégage une expressivité touchante. Bille tristounette, crâne et menton burinés, Mirhan avoue avoir subi les coups et les humiliations durant toute son enfance à Erevan, capitale de l’Arménie. Sourd et muet de naissance, l’homme a trouvé en France un exutoire. Depuis deux ans, il travaille comme manutentionnaire dans un magasin de mobilier à Herblay (Val-d’Oise). Dur au mal, l’homme de 42 ans assure pourtant avoir vécu son pire cauchemar, le 2 juillet, lors d’une interpellation dans l’Essonne.
Barre de fer. Suite à «une regrettable manœuvre automobile», selon la formule du commissaire d'Arpajon, Mirhan et Diouma C. s'expliquent vivement. Le premier, qui affirme avoir lu sur le visage du second une certaine agressivité, multiplie pourtant les gestes brusques pour lui signifier tant bien que mal son handicap. Ce malentendu dégénère vite. Mirhan : «Diouma C. sort de sa voiture, ouvre son coffre, et m'assène plusieurs coups derrière la nuque à l'aide d'une barre de fer [Mirhan dispose d'un certificat médical stipulant une contusion latérocerviculaire ayant entraîné deux semaines d'ITT, ndlr]. Ensuite, il tente de se sauver. J'utilise alors mon véhicule afin de lui barrer la route.» Pourtant, la déposition signée de sa main est toute autre. Et Mirhan se retrouve convoqué le 1er septembre devant le tribunal de grande instance d'Evry pour «violence avec usage ou menace d'une arme sui