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Libération

L’affaire Dray, poisson pilote dans la réforme de l’instruction

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Justice. Le parquet a communiqué en partie l’enquête préliminaire à la défense. Une première.
publié le 22 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 22 juillet 2009 à 6h52)

Aux dernières nouvelles, l'enquête préliminaire sur les comptes de Julien Dray se présenterait sous la forme d'un cédérom. Les avocats du député de l'Essonne et de SOS Racisme guettent, depuis hier, son arrivée au courrier. En décidant pour la première fois de transmettre le résultat d'investigations «préliminaires» aux avocats des personnes visées, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, assure avoir d'abord voulu «donner plus de droits à la défense».Fervent partisan de la suppression du juge d'instruction, le procureur a présenté son geste comme une forme «d'expérimentation» et «d'innovation». Pour cause, puisqu'au terme d'une enquête préliminaire, c'est le procureur qui détermine la suite à donner à une affaire sans prendre l'avis des suspects ni consulter leur défense. L'enquête préliminaire réalisée sous la direction du seul parquet peut déboucher sur un classement sans suite, l'ouverture d'une information judiciaire confiée à un juge, ou sur une citation directe au tribunal. «On n'a pas le droit de continuer à faire de la justice financière au carbone 14, surtout lorsqu'on se trompe de cadavre», a déclaré, énigmatique, Jean-Claude Marin dans le Monde (édition datée d'hier), en contestant vouloir «une procédure taillée sur mesure pour Julien Dray».

«Apprenti sorcier». Les milieux judiciaires et les syndicats professionnels fustigent l'initiative. «On est un peu ébahi par l'initiative du procureur de la République