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Libération

La révocation du juge Keil demandée

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Corruption . Le Conseil supérieur de la magistrature a rendu son avis hier.
publié le 22 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 22 juillet 2009 à 6h52)

Il est l’homme qui avait fait vaciller le monde du vélo en instruisant l’affaire Festina en plein Tour de France 1998. Onze ans plus tard, alors que la Grande Boucle essaye de retrouver un semblant de crédibilité, Patrick Keil risque fort d’être révoqué pour une affaire de corruption. Hier, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a recommandé à la chancellerie la révocation sans suspension des droits à la retraite de celui qui était encore, il y a peu, substitut du procureur de Montpellier.

En 1998, Patrick Keil a 36 ans. C’est un jeune juge d’instruction sans histoire, nommé à Lille pour son deuxième poste. Il est chargé de l’instruction du dossier Festina après la découverte de produits dopants dans le véhicule du médecin de l’équipe, Willy Voet. Malgré des pressions, Patrick Keil diligente l’enquête avec aplomb. En 2000, dix prévenus comparaissent au tribunal correctionnel de Lille. Parmi eux, le champion français Richard Virenque. L’affaire Festina est la première d’une longue série de scandales liés au dopage. La persévérance et l’opiniâtreté dont le juge Keil a fait preuve laissent penser qu’il est parti pour une grande carrière dans la magistrature. C’est en fait le début de la fin.

Un an après l'affaire Festina, le «petit juge» - il mesure 1,57 m - se voit refuser au dernier moment un poste à la Réunion au motif, selon lui, qu'il est «trop indépendant pour le département». Patrick Keil voyait dans ce départ l'occasion d'un renouveau professionnel et affe