«Condamnation avec dispense de peine» : le réquisitoire d'Antoine Leroy, le procureur du tribunal de Foix, traduit tout son embarras. Il «ne veut surtout pas faire un exemple au nom du délit de solidarité du cas de Claudine Louis». C'est pourtant en vertu de l'article 622-1 du code Ceseda (qui régit le séjour des étrangers et le droit d'asile), punissant de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 300 000 euros l'aide au séjour irrégulier d'un étranger en France, que cette grand-mère de 58 ans s'est retrouvée hier au tribunal.
Parc. Elle y a raconté les raisons qui l'on poussée à héberger durant quatre mois Obaïdullah, un jeune Afghan de 16 ans sans papiers, dans sa maison de Saint-Girons (Ariège). Début janvier 2008, Claudine Louis, «amoureuse depuis toujours de l'Afghanistan et de la lutte du commandant Massoud», profite d'un séjour à Paris pour se rendre au parc Villemin. C'est sur le Net qu'elle a découvert l'existence de ce parc, où survivent des réfugiés au jour le jour. Elle parle avec Obaï en dari. Il tousse et semble malade. Il lui parle de son père moujahid, du commandant Massoud «tué par les talibans», et de l'exil jusqu'à l'arrivée en France en octobre 2008.
«Sans se soucier un instant des conséquences», Claudine Louis lui propose de l'héberger et de l'aider à avoir ses papiers. «J'ai seulement vu la situation d'extrême solitude et de danger dans laquelle il se trouvait», raconte-t-elle à la