Depuis l'allée piétonne qui mène à la plage, on aperçoit le drapeau jaune bien visible qui flotte sur le toit du poste de secours de la plage centrale de Lacanau : «Baignade dangereuse mais surveillée». Le temps est plutôt couvert, le vent souffle, la signalisation paraît logique. «Ici, c'est drapeau jaune tous les jours», prévient en riant Vincent Bousignière, l'adjoint au chef de poste. «Le drapeau vert, on ne le hisse pas plus de trois fois dans la saison. Il faut que les conditions soient exceptionnelles.» Les présentations sont faites, nous sommes sur une plage typique du littoral aquitain. Belle avec son sable blond et ses vagues qui déferlent mais pleine de dangers.
«Fond de zone». En cette fin de matinée, la plage se remplit doucement. Dans le poste de secours, ça vibre déjà comme dans une ruche. Depuis la vigie, une avancée vitrée qui domine le paysage, deux sauveteurs scrutent le sable et l'océan avec leurs jumelles. La radio grésille. Les deux secouristes perchés en haut du mirador sur plage et chargés de surveiller la zone de baignade demandent du renfort. Ils ont besoin de quelqu'un pour assurer la surveillance «en fond de zone». Autrement dit, pour empêcher les baigneurs de s'aventurer trop loin dans l'océan. «S'ils ont de l'eau jusqu'à la poitrine, il faut déjà leur faire rebrousser chemin», précise un sauveteur.
Un tablier de cuisine enfilé sur son slip de bain, le chef de poste, le brigadier Pascal Rouillier